Le végétalisme
Les régimes alimentaires excluants les aliments d'origine animale ou certains aliments ne datent pas d'hier, mais hormis l'éviction de la viande le vendredi, ils n'étaient pas forcément connu, en tout cas en France.
Certaines croyances confessionnelles font que des personnes vont exclure naturellement certains produits d'origine animal, et ce, quotidiennement (pas de porc pour les juifs et les musulmans) ou de façon ponctuelle (pas de viande le vendredi pour les catholiques, le ramadan pour les musulmans).
D'autres personnes vont évincer certains aliments pour des raisons philosophiques. On connait trois types de régimes alimentaires : le végétalisme, le végétarisme, et le pescétarisme. Ce dernier est le moins connu, et pourtant le plus répandu. Je vais commencer par un article sur le végétalisme.
Le végétalisme : C'est le plus radical. Tous produits d'origine animal sont exclus. Soit les viandes, poissons, oeufs, crustacés, mollusques, mais aussi le lait, la gélatine (yaourt, bonbon), le miel (fabriqué par les abeilles, bien qu'issu du nectar de fleurs),... Globalement, on retrouve beaucoup d'aliments que tout le monde consomme dans leur alimentation. Mais des exclusions aussi nombreuses ont des conséquences d'un point de vue nutritionnel :
- les protéines : les protéines sont des assemblages d'acides aminés. Notre organisme a besoin d'un mélange en acides aminés assez spécifique. Les protéines d'origine animales sont les "meilleures" car leur constitution fait qu'elles nous apportent tout ce dont nous avons besoin. En revance, les protéines d'origine végétales sont incomplètes. Ainsi, le blé n'apporte pas suffisamment de lysine et le maïs manque de tryptophane en plus de la lysine. Pour les légumes secs, les facteurs limitants concernent toute une famille d'acides aminés (acides aminés souffrés, si vous voulez savoir), en plus du tryptophane. Le soja lui manque aussi d'acides aminés souffrés. Mais on peut les mélanger. Par exemple, on peut compenser le manque de lysine dans le blé par les légumes secs qui eux, en sont riches et vice-versa.
Le végétarisme ne pose donc pas, ou en tout cas, peu, de problème pour ce qui est des protéines. Je parle ici pour les adultes. Pour les enfants, et ce jusqu'à la fin de la croissance (18-20 ans), retirer tous les produits d'origine animales est nuisible.
- le fer : il y a deux sortes de fer. Un d'origine animale, l'autre d'origine végétale. La différence majeure entre les deux, c'est le taux d'absorption. Lorsque nous mangeons, les aliments sont réduits tout le long du tube digestif en morceaux de plus en plus petits, les nutriments. C'est la digestion. Ensuite, il y a l'absorption, c’est-à-dire le passage des nutriments du tube digestif vers le sang. Les nutriments vont donc rentrer dans les cellules qui tapissent la paroi tube digestif et qui sont différentes en fonction de l’organe concerné. L’absorption des nutriments en général a surtout lieu au niveau de l’intestin grêle (trois parties différentes). Du côté de l’intestin, sur les cellules, il y a des sortes de videurs. Il laisse passer le fer d’origine animal et recale le fer d’origine végétale.
Encore une fois, rien n’est perdu, car il y a plusieurs façons pour faire en sorte que le fer végétal puisse traverser la cellule et rejoindre le sang. Par exemple, à côté des videurs, on trouve de gentilles enzymes qui vont transformer une partie du fer pour qu’il passe. La vitamine C fait la même chose. Malgré cela, il est difficile pour un végétalien d’avoir un statut correct en fer, surtout pour les femmes qui ont besoin de plus de fer que les hommes (pertes menstruelles, grossesses,…). Il faut alors surveiller ce statut. A noter, certains aliments ne doivent surtout pas être consommés pendant les repas afin de ne pas réduire l’absorption du fer. Parce que si manger une orange à la fin du repas améliore son absorption, d’autres aliments ont l’effet complètement inverse. Ceci concerne en particulier le thé.
- La vitamine B12 : cette vitamine est la seule que l’on trouve exclusivement dans le règne animal. Et cette fois-ci, pas de manière de compenser cela sans une supplémentations médicamenteuse. Cette vitamine en elle-même n’a pas grande intérêt. Sauf qu’elle est indispensable à l’utilisation d’une autre vitamine, la B9 ou acide folique, folates… Elle est surtout connue par les femmes, puisque l’on est toute ou presque supplémenté (en tout cas, il faudrait l’être), quelques semaines avant la fécondation et le mois suivant (ça serait dans un monde idéal où chaque grossesse serait désirée. Enfin, ne faisons pas un débat sur la contraception, l’avortement,… ce n’est pas le sujet). Pourquoi est-elle si importante en particulier à ce moment ? Le spina bifida. C’est une malformation de la moelle épinière, qui a lieu au tout début de la grossesse. Alors, soit c’est une forme mineure, et le handicap est très léger : quelques problèmes moteurs, au niveau de la marche en particulier, incontinence urinaire,... Soit c’est une forme beaucoup plus grave, avec des handicaps lourds et des chirurgies qui ne peuvent pas tout arranger.
Donc si vous êtes végétaliennes, et que vous voulez des enfants, il est hautement recommander de consulter un médecin spécialiste, de planifier la grossesse, de lui parler de votre régime alimentaire, de voir ce que vous voulez bien manger pour la santé de votre bébé, et de supplémenter pour ce que vous ne pouvez pas apporter.